Le 1er janvier 1960 : Le Cameroun Oriental est déclaré souverain et indépendant.
Dès le Jour de l’an 1960, le Cameroun est le premier pays à ouvrir la longue parade des indépendances africaines. Le Cameroun est alors un pays à part à tous points de vue. Protectorat allemand (juillet 1884 ) ;
puis, mandat de la Société des Nations (en juillet 1919) à la France et à l’Angleterre d’administrer le Cameroun en
deux territoires distincts, et pour finir pays sous tutelle de l’ONU (26 juin 1945). Le Cameroun n’a jamais été une « colonie ». C’est aussi sur son sol qu’a eu lieu la première guerre de libération de l’Afrique noire française sous l’impulsion de l’UPC, l’Union des populations Cameroun, de Ruben Um Nyobe.
Le 21 février 1960 : Référendum constitutionnel.
Le 5 mai 1960 : Ahmadou Ahidjo est élu Président de la République et a pour Premier ministre Charles Assalè.
Le 3 novembre 1960 : Mort par empoisonnement à Genève de Félix Roland Moumié, Président de l’UPC.
Le 11 février 1961: Sous l’impulsion de la Grande Bretagne, le Cameroun britannique doit faire le choix de son territoire. La Grande-Bretagne impose le choix à ce dernier, au cours d’un plébiscite, entre l’indépendance dans le cadre de la fédération nigériane ou l’indépendance dans le cadre d’une union avec la République indépendante du Cameroun. Les résultats du plébiscite partagent la poire en deux, la partie Nord du Cameroun britannique se rattache au Nigeria tandis que la partie Sud s’unit au Cameroun français devenu indépendant.
Après ce plébiscite, des négociations en vue de trouver la constitution idoine pour les deux Cameroun sont engagées par les hommes politiques camerounais des deux rives du Moungo.
Le 12 février 1961 : La partie nord du Cameroun britannique se rattache au Nigéria.
Du 16 au 21 juillet 1961 : La Conférence de Foumban : les protagonistes optent pour la fédération. Le choix de cette option reposait cependant sur un malentendu car les leaders des deux délégations Ahmadou Ahidjo et John Ngu Foncha, n’avaient pas la même vision de la fédération. Foncha acceptait la fédération tout en pensant à la confédération où Buéa jouerait véritablement le rôle de capitale d’un Cameroun occidental suffisamment autonome.
Ahmadou Ahidjo, quant à lui, acceptait la fédération tout en considérant qu’elle n’était qu’une étape vers un État unitaire où Yaoundé deviendrait la seule et véritable capitale du Cameroun.
Le 14 août 1961 : La Constitution fédérale est adoptée : Ahmadou Ahidjo devient
Président de la République et John Nguh Foncha, Vice président.
Le 1er Octobre 1961 La partie sud du Cameroun britannique accède à son tour à l’Indépendance, en se rattachant officiellement à la République du Cameroun ; Ainsi naît la République Fédérale du Cameroun. Pour autant le malentendu évoqué plus haut n’était pas levé. Au contraire, Ahmadou Ahidjo, devenu Président de la République Fédérale adopta une stratégie visant à amener les leaders politiques du Cameroun occidental à entrer dans ses vues.
1962 : Le franc CFA devient monnaie officielle du Cameroun.
Le 15 mars 1966 : OSSENDE Afana, premier économiste d’Afrique noire et dirigeant de l’UPC est tué sous maquis à l’Est du Cameroun.
Le 1er septembre 1966 : Naissance de l’Union Nationale Camerounaise (UNC). Ahmadou AHIDJO obtient une première victoire : tous les partis politiques du Cameroun occidental et certains du Cameroun oriental acceptent de se saborder afin de former, avec l’Union Camerounaise, l’UC, un parti unifié. C’est dans le cadre de ce dernier, l’Union Nationale Camerounaise, l’UNC que furent élaborées toutes les réflexions et les démarches qui allaient aboutir, le 20 mai 1972, à la création de l’État unitaire.
Au-delà de cette évolution vers l’État unitaire, l’État fédéral fut confronté à la contestation de la légitimité du pouvoir que détenait Ahidjo depuis le 1er janvier 1960. En effet, une frange de la population camerounaise sous obédience de l’Union des Populations du Cameroun, l’UPC estimait que l’indépendance octroyée par les Français n’était qu’un simulacre et que Ahidjo n’était qu’un valet de la colonisation qu’il fallait combattre. Les leaders de l’UPC en exil déclenchèrent ainsi une insurrection armée dès la proclamation de l’indépendance, insurrection qui allait cependant connaître des débordements par certains des cadres dirigeants du mouvement nationaliste, se transformant quelquefois en actes de brigandage, de banditisme et en règlements de compte. Ahidjo, aidé en cela par les Français, allait mener une lutte sans merci contre ceux qu’il considérait alors comme des rebelles. La victoire fut de son côté car non seulement il bâillonna l’opposition intérieure à travers l’ordonnance de mars 1962 mais encore, les leaders de l’UPC en exil furent tués l’un après l’autre. Le dernier d’entre-eux, revenu au Cameroun pour organiser de l’intérieur la lutte armée, Ernest Ouandié fut arrêté, jugé dans un procès resté célèbre qu’on appela procès Ouandié-Ndongmo, et condamné à la peine capitale.
Le 28 mars 1970 : Ahmadou Ahidjo renouvelle son mandat à la magistrature suprême,avec comme Vice président, Salomon Tandeng Muna qui cumule cette fonction avec celle de Premier ministre.
Le 15 janvier 1971 : Fusillade sur la place publique d’Ernest OUANDIE, Vice président et denier chef historique de ‘UPC.
Le 20 mai 1972 : Référendum portant réunification des Cameroun oriental et occidental.
Le Cameroun devient République Unie du Cameroun.